Les règles

Les règles sont importantes et aident l’enfant à se construire.
Elles permettent de structurer l’environnement familial et de transmettre les valeurs, propres à chaque famille. C’est l’apprentissage de ce que l’enfant doit faire et ne pas faire, mais c’est aussi lui montrer vos attentes en tant que parent. Outre vos règles, il va de soi qu’elles ne doivent pas aller à l’encontre de la loi.

Bien que certaines règles existent déjà, ne serait-ce que par bon sens, (ex : un enfant ne joue pas avec des allumettes, un adolescent n’est pas autorisé à rentrer à cinq heures du matin…), il est important de les énoncer et d’expliquer les raisons de leur existence.

1. Il existe deux sortes de règles :

• La règle négociable ; à l’intérieur du cadre que vous posez et au travers d’un choix (avoir le choix n’est pas une porte ouverte à tout ce que l’on veut !)

⇒ Exemples :
Votre cadre : Le matin le laitage est important / Le temps impose de se couvrir…
Votre règle : Votre enfant doit prendre un laitage le matin / Il doit mettre des vêtements chauds…
Votre choix : Que préfères-tu,  un yaourt ou du lait ? / Quel pullover veux-tu mettre aujourd’hui ?...
Les raisons : les bienfaits des laitages / les risques, tomber malade, médecin, médicaments…
(Vous pouvez même rajouter les conséquences du non-respect de ces raisons :
manque de calcium plus tard / rater l’école, coût du médecin, rester au lit…)

Évidemment, les règles et vos attentes doivent être adaptées en fonction de l'âge de votre enfant et doivent évoluer en même temps. Mais, gardez toujours à l’esprit la cohérence entre, la règle posée et les raisons de celle-ci.

Le poète Nicolas BOILEAU a dit :

« Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément »

C’est un peu comme cela qu’un enfant ou un adolescent perçoit le fondement d’une règle car il attend une cohérence entre la règle et les raisons de son existence (les conséquences peuvent également avoir un pouvoir dissuasif, comme « rester au lit quand on est malade», ce qui veut dire pas de sortie, pas de télévision… ; interprété par l’enfant comme un moment très contraignant).

• Et la règle non négociable (quel que soit l’âge)

C’est une « obligation absolue » (attacher sa ceinture en voiture, ne pas frapper autrui, ne pas voler, dire où l’on va, prévenir en cas de retard ou de problème…). Ça vaut aussi bien dans le milieu familial qu’en société.
Une règle claire et adaptée, permet de sécurisé l’enfant et d’éviter les comportements inadaptés qui peuvent être engendrés par une angoisse d’insécurité. En outre elle doit être respectée par tous car le « faites ce que je dis et non ce que je fais » ne fonctionne pas !

• Les petits « détails » qu’il faut essayer d’éviter :

- De changer les règles sans prévenir ou de les faire appliquer que de temps à autre
- D’être flou dans leur énoncé et dans leurs raisons d’existence
- D’appliquer une règle parce que l’on est en colère et non pour ses raisons d’existence
- Trop de règles qui engendreraient plus de réprimandes que de compliments…
 

2. Les règles non négociables peuvent être regroupées par catégories :

• La sécurité : Nous veillerons toujours les uns sur les autres

Règle (vitale) destinée à établir une situation présentant un minimum de risque.
Tout ce qui a un rapport avec le danger physique ou psychique, dont les conséquences de non-respect peuvent créer un risque pour soi ou pour autrui.

⇒ Exemples :
nous attachons notre ceinture en voiture, nous regardons avant de traverser la rue, nous portons un casque pour faire de la moto, nous ne menaçons pas les autres, ….. (en plus du respect et de l’application de la loi).

• Le respect : nous avons des valeurs propres à notre famille, nous devons tous les respecter

De toutes personnes et de tout environnement qui nous entourent, de soi, des membres de la famille, d’autrui, de l’espace de vie, de l’environnement sociétal…

⇒ Exemples :
bonjour, au revoir, merci, s’il vous plait, pardon, non merci… font partie du vocabulaire de notre famille, Lorsque l’on me parle je regarde la personne et je l’écoute, Je ne suis pas injurieux à l’encontre des autres...

• Le privé : Nous formons une famille mais nous avons chacun le droit à l’intimité

Chaque famille est différente et donc va instaurer ses règles, en lien avec sa culture, ses principes, ses valeurs…

⇒ Exemples :
nous frappons avant d’entrer dans une chambre fermée, dans la salle de bain, tout le monde participe à la mise de table,…..

Sous le même toit, si chacun doit avoir droit à son intimité, tout le monde à l’obligation de se sentir concerné par la vie de famille, car ce sont ses acteurs qui lui permettent d’exister.

• La valorisation : nous ne nous jugeons pas, mais reconnaissons les qualités de chacun

Tout est dans la formulation, dans la non répétitivité, dans le gestuel et la sincérité spontanée…

⇒ Exemples :
Il est très beau ton dessin, tu as bien choisi les couleurs (avec un grand sourire d’émerveillement), Tu as fait de ton mieux (avec le petit réconfort de la main sur l’épaule ou dans le dos), Bravo c’était magnifique (en applaudissant), ….

En résumé :

C’est à travers les règles, que passent les valeurs familiales, les notions de danger, de respect, d’intimité… et que l’enfant apprend que tout acte ou choix entraine des conséquences.

Rappelez-vous que nous avons toujours le choix, nous faisons le bon ou le mauvais mais c’est notre choix !! L’enfant est dans l’apprentissage d’assumer ses choix, l’adulte y est pleinement et doit lui montrer l’exemple.

Enfin, il est conseillé d’écrire les règles avant de les énoncer, afin d’éviter d’en oublier et de bien les ordonner, de bien distinguer les règles négociables de celles non négociables et parce que les écrits restent.

Mon enfant a enfreint une règle, comment réagir ?

- Gardez votre calme et maitrisez vos émotions
Dites-vous que le fait de crier, donner des ordres insulter ou menacer ne va faire que mettre en exergue votre réaction en minimisant voir dissimulant, la mauvaise conduite ou l’erreur que votre enfant a commis.
- La compréhension de la situation
Essayez de comprendre ce qui s’est produit, avant la « bêtise », quel était son état d’esprit à ce moment-là, pourquoi en est-il arrivé à ça… Identifiez la source ; l'erreur qui amène à la transgression (étourdissement, manque d'attention, ...) ou la raison de l'acte transgressif volontaire (à « j'avais envie de le faire » il y a une raison !...), car ils sont à différencier pour poser une sanction adaptée (s'il y en a une). Pensez sanction et réparation.
- Réactivité
Si vous vous trouvez dans un état de colère par exemple, n’hésitez pas à différer la discussion au sujet des raisons et des conséquences de ce manquement, en informant votre enfant du moment auquel vous aller en discuter (le laps de temps à évaluer en fonction de l'âge).
- Respect et bon sens
Quoi qu’il arrive, faites preuve de respect, de raison et de souplesse (ce n’est pas une faiblesse).